Il faut que tu lâches prise

Je croyais être dans la norme après avoir quitté ma « zone de confort ». Mais maintenant, on m’explique que je dois lâcher prise…Je savais que ce n’était pas une bonne idée, de m’éloigner de mes repères !… Je suis là, plus infirmière et pas encore autre chose, à me débattre avec mes questions pratiques et existentielles, avec mes peurs et tout et tout. La semaine dernière, j’ai même refait une crise d’angoisse. Pas la petite montée de stress que t’as quand tu t’aperçois, le matin, qu’il ne te reste plus aucune culotte propre convenable, et que tu vas devoir passer la journée avec celle pleine de trous et l’élastique qui pendouille, et que ce n’est pas le jour à avoir un accident sur la voie publique.
Non, la version film d’horreur de l’angoisse, avec la musique de fond qui va bien : attirée par le vertige de l’inconnu de la mort, elle se laisse aspirer par le tourbillon de l’évier…Et là, alors que je vis intensément ma tragédie grecque intérieure, on vient me sermonner, me dire que ça ne va pas du tout, que je suis beaucoup trop stressée et qu’il faut que je lâche prise ! Le truc que personne ne sait comment il faut faire, mais qui serait la solution à tous les problèmes… A moins que tu ne sois en train de t’électrocuter, et que tu aies vraiment les doigts dans la prise ; et là, effectivement lâcher prise semble être une manière concrète de retrouver de la quiétude ; dans les autres cas : « Mais comment on fait ?! »
Je l’avais pas vu venir, la technique, malgré mon imagination fertile… Il faut accueillir ses émotions, les laisser vivre en nous pour qu’elles nous délivrent leur message… Alors, autant recevoir mes voisins à l’apéro pour discuter le bout de gras, je maitrise bien l’exercice ; mais le coup d’accueillir mes émotions et entendre leur message : wahou…

Bon, je crois que je vais aller manger du chocolat ; en plus de ses vertus antistress, ça va me faire grossir. Je me dis qu’en prenant du poids, je vais finir par tomber et lâcher ma prise…

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